Cette équitation qui a permis de valoriser le cheval lusitanien et d’en faire l’archétype du cheval d’Art équestre est aujourd’hui pratiquée dans de nombreuses écoles dont la plus célèbre est l’Ecole Portugaise d’Art équestre de Lisbonne. La Picaria Real qui signifie étymologiquement manège royal, est un ensemble d’exercices équestres que l’on peut assimilé à la haute école et pratiqués au XVIIIème siècle au Portugal. On pouvait y associer également des jeux équestres comme le jeu de têtes, la quintaine, la course de bagues, le jeu de cannes ou encore le jeu des pigeons.
Une équitation rationnelle
L’équitation de manège ou picaria est une équitation savante qui a été codifiée en 1790 par Manuel Carlos de Andrade, fidèle disciple du Marquis de Marialva. Le cheval d’école devait suivre un cycle de formation rigoureux.
La phase de stabilisation
L’écuyer recherche la stabilité des allures. Le jeune cheval est alors travaillé en longe avec une selle à piquer. Les anciens utilisaient parfois un cepilho ou « jokey de bois ».
La phase d’incurvation
Dans cette étape clé l’épaule en dedans et la croupe en dedans constituent les principaux exercices. Le cercle est la figure de référence qui permet l’assouplissement latéral et l’incurvation.
La phase de mobilisation
Le cheval développe sa mobilité. Le galop constitue l’allure dominante. Le cheval réalise ses premières battues de piaffer. Le reculer, la passade, le terre à terre, la tête au mur sont des exercices qui permettront au cheval d’évoluer vers le rassembler.
La phase d’élévation
Dans cette phase, l’écuyer recherche une élévation de l’avant main et un abaissement des hanches. Le cheval peut réaliser avec un certain degré d’aisance la pirouette, la pesade, la courbette. L’emploi des doubles piliers ou du pilier unique permettent de perfectionner ces différents airs.
La phase de confirmation
A ce stade de formation, le cheval d’école peut exécuter avec légèreté les airs relevés : croupade, balotade, cabriole…Il est censé atteindre un rassembler proche de l’idéal.