Issue d’un savoir faire équestre ancestral des campinos du Ribatejo, célèbres gardiens de taureaux sauvages, l’équitation de travail portugaise est devenue aujourd’hui une équitation de sport et de loisirs gérée par la très dynamique Associação Portuguesa dos Criadores do Cavalo Puro-Sangue Lusitano (APSL). Avant de devenir une discipline équestre de compétition, l’équitation de travail est avant tout une équitation utilitaire qui répond aux nécessités des propriétaires d’élevages de chevaux et de taureaux de combats. Le taureau portugais étant un animal particulièrement agressif lorsqu’il se sent menacé, les éleveurs ont du faire appel très tôt à des cavaliers capables d’affronter le tempérament particulier de ces animaux en maniant leur chevaux avec une grande dextérité. Ces conditions ont permis l’émergence d’une identité équestre originale qui se différencie de ses homologues européennes, nord et sud américaines.

L’APSL a définit un règlement permettant de valoriser l’équitation de travail pratiquée à la campagne et s’est rapprochée des autres équitations traditionnelles européennes pour créer le Championnat Européen d’Equitation de Travail qui réunit les cavaliers camarguais, espagnols et italiens. Le règlement portugais prévoit quatre épreuves dont une facultative de tri du bétail domestique. L’épreuve de dressage se déroule dans un carré de 20m par 40m. Le cavalier doit obligatoirement monter en costume traditionnel d’équitation (traje curto) et le cheval de race lusitanienne ou croisé doit obligatoirement porté le harnachement portugais : bride portugaise et selle à piquer traditionnelle. Il existe une reprise pour juniors et jeunes chevaux et une reprise seniors. Au programme, des figures de deux pistes, des variations d’allures, des passades, le cheval étant mené de la main gauche et la main droite tient une gaule ou vara.

L’épreuve de maniabilité cherche a recréé l’univers de la campagne. Le cavalier doit être capable de franchir une porte ou un pont, sauter des ballots de paille, faire un slalom autour de piquets qui représentent des arbres (le cheval changeant de pied au galop entre chaque piquet). Le cavalier doit viser des cibles comme celle d’un taureau en bois ou encore enfiler un anneau fixé à un support. L’épreuve peut être chronométrée et doit être déroulée au pas ou au galop. L’allure du trot est exclue. Enfin, les cavaliers peuvent opter pour le tri d’animaux généralement domestiques qu’ ils doivent déplacer en équipe d’un espace à un autre.

Les cabrestos sont les boeufs employés en équitation de travail au Portugal. Ils sont issus principalement de la race autochtone Mertolenga. La Mertolenga domine le val de Sorraia, site naturel où vivaient les chevaux de sorraia. Ce sont des animaux de petite corpulence mais très rustiques. Cette race a des formes harmonieuses avec une robe qui s’apparente au rouan. La tête est sub-convexe. Elle peut-être tacheté avec l’encolure uniforme. Les mâles castrés sont très appréciés pour conduire les taureaux de combat. Ce sont ces mêmes animaux que l’on retrouve dans les compétitions d’équitation de travail au Portugal et dans l’arène.

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